lundi 11 juillet 2016

Critique 947 : ROBIN, SON OF BATMAN #2, de Patrick Gleason


ROBIN, SON OF BATMAN : YEAR OF BLOOD, PART TWO est le deuxième épisode de la série, écrit et dessiné par Patrick Gleason, publié en Septembre 2015 par DC Comics.
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La première étape de sa quête rédemptrice entraîne Damian dans un coin perdu de l'Amérique latine où, sur l'idée de Goliath, il va rendre à une divinité locale sa tête qu'il avait jadis tranchée. Depuis, la région est sous le joug de narco-trafiquants.
Mais malgré cela, le Gardien entend bien corriger le garçon. Un combat dévastateur les oppose auquel se mêle la fille de Personne, dont les motivations excèdent sa vengeance contre Robin. 
En effet, elle a collecté suffisamment d'informations sur lui et son passé criminel pour l'obliger à accepter sa compagnie. Sinon, elle livrera ce qu'elle sait à la Ligue de Justice...

Comme dans le premier épisode, Patrick Gleason prend soin de contextualiser son intrigue par un bref flash-back (mais plus du tout hallucinatoire) sur Damian et sa mère, Talia : il a alors neuf ans et il est prêt à achever son initiation comme assassin lors de l'An de Sang. Le caractère arrogant, déterminé et aimant avec sa mère, sont soulignés, de même que sont éclaircies les circonstances dans lesquelles il a décapité le Gardien - créature magique à qui il veut maintenant rendre sa tête pour se racheter.

Non sans humour, Gleason raconte que faire (littéralement) perdre la tête à une entité magique équivaut à lui faire perdre la raison, et donc la mission que s'est assigné Damian tourne inévitablement à la catastrophe, provoquant une bagarre. Mais, en quelque sort, à toute chose, malheur est bon pour l'occasion puisque des narco-trafiquants, présents dans les environs, en feront les frais.

En injectant une dose de comédie à ce chapitre mouvementé, l'auteur gagne sur tous les terrains, et il trouve encore de l'espace pour intégrer complètement à l'intrigue la fille de Personne : les échanges verbaux - et la complémentarité entre elle et Robin dans la bataille - sont savoureux. Surtout, les motivations de la jeune femme deviennent plus ambiguës : alors qu'on pensait qu'elle suivait Damian pour le tuer, elle le fait chanter et déroute franchement ce gamin à la langue bien pendue. 

Gleason nous gratifie une nouvelle fois de planches bluffantes : chaque plan est plein, avec une finition extraordinaire grâce à l'encrage de Mick Gray (alliant finesse du trait et contrastes appuyés) et la colorisation de John Kalisz. Tout est parfaitement lisible et graphiquement très dense : on en a pour son argent, on en prend plein les yeux. L'artiste se régale visiblement avec ce jeune héros pas du tout innocent et très mordant.

Le coup d'essai est transformé et la série comme son auteur en a visiblement sous le pied. A suivre donc.  

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