lundi 11 juillet 2016

Critique 946 : ROBIN, SON OF BATMAN #1, de Patrick Gleason


DC SNEAK PEEK : ROBIN, SON OF BATMAN est un prologue à la série, écrit et dessiné par Patrick Gleason, publié en Août 2015 par DC Comics.
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Damian Wayne alias Robin débarque dans un village en Asie pour y remettre un parchemin à un prêtre. Mais son arrivée est remarquée par des assaillants monstrueux. Il les affronte avec l'aide de Goliath, un Man-Bat colossal qui lui sert à la fois de monture volante et de compagnon d'armes.
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ROBIN, SON OF BATMAN : YEAR OF BLOOD, PART ONE est le premier épisode de la série, écrit et dessiné par Patrick Gleason, publié en Août 2015 par DC Comics.
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Fruit de l'idylle passée entre Bruce Wayne/Batman et Talia Al Ghul, fille de Ra's Al Ghul, maître de la Ligue des Assassins, Damian a été confié à dix ans à son père après avoir été formé par sa mère comme un guerrier. Il est alors devenu le partenaire du protecteur de Gotham en endossant l'habit et le pseudonyme de Robin, apprenant à servir le Bien.
A présent, tandis que Batman est parti seul en mission, Damian est hanté par des cauchemars sur ses exactions au sein de la Ligue des Assassins durant l'An de Sang. Il décide de les expier en compagnie de son fidèle Goliath.
Mais il ignore qu'il est suivi par la fille d'un de ses adversaires, Personne...

Tout comme pour Guardians of the Galaxy, j'ai choisi de parler de Robin, Son of Batman isolément de la revue dans laquelle la série est traduite en France ("Batman Univers", chez Urban Comics) car je ne suis pas assez motivé pour critiquer les cinq titres de ce mensuel (j'aborderai peut-être, de la même manière le nouvel arc du Batman de Scott Snyder et la "saison 2" de Grayson de Tom King, Tim Seeley et Mikel Janin quand j'aurai testé quelques épisodes, mais je zapperai plus sûrement les aventures de Batgirl ou celles de Detective Comics, quand bien même elles semblent sympathiques).

Depuis le reboot de l'univers DC en 2011, ma relation avec leurs publications a été chaotique. Pourtant, il faut féliciter Urban Comics pour leurs parutions, aussi bien en kiosques (malgré le prix élevé de leurs revues) qu'en librairie (qui a même fini par obliger Paninicomics à plus de soin pour leurs albums) : les traductions sont excellentes, les sommaires stables et intelligemment distribués, leurs anthologies bien conçues (autour de Batman, Superman et la Justice League). Mais, je ne sais trop pourquoi, je n'ai jamais réussi à rester fidèle très longtemps, me repliant sur Marvel/Panini, quand j'avais besoin d'une dose de super-héros.

Pourtant, en consultant régulièrement sur des forums les previews de Robin, Son of Batman, j'étais épaté et impatient de lire ces épisodes. J'étais aussi curieux d'apprécier les talents de Patrick Gleason, un des meilleurs artistes de DC, comme scénariste. Et puis l'idée de donner sa série à Damian Wayne était prometteuse.

Et, ma foi, c'est très bon en effet. Le premier épisode est précédé par un bref prologue de huit pages, qui n'apporte pas rien à la suite sinon, déjà, de somptueuses planches (dont une double spectaculaire). Ensuite, on entre rapidement dans le vif du sujet dès le chapitre un.

Il faut néanmoins préciser que Year of Blood commence sans mentionner les événements relatés dans l'arc narratif Endgame de la série Batman de Scott Snyder et Greg Capullo, au terme duquel Batman et le Joker sont considérés comme morts à la suite d'un énième combat. Bruce Wayne laisse juste un petit message à Damian pour l'informer qu'il part seul en patrouille et le garçon quitte le manoir Wayne quand il apprend que Goliath a été capturé loin de là.
En revanche, l'intrigue fait référence au premier arc narratif de la série Batman & Robin, écrit par Peter J. Tomasi et dessiné par Patrick Gleason (2011), avec le personnage de la fille de Personne, un mercenaire que Damian a tué. Même sans avoir lu cette histoire, on n'est pas perdu - mais évidemment si on la connaît, c'est plus clair.

Pour le reste, donc, Gleason a pris le parti d'un récit dominé par l'action et le grand spectacle, développant une idée simple : Damian a vécu pendant les dix premières années de sa vie avec sa mère, Talia Al Ghul, qui en a fait un assassin. Durant les douze derniers mois de sa formation, il a commis plusieurs méfaits, dont le souvenir le hante aujourd'hui et qu'il entreprend de réparer. En parallèle, la fille de Personne le prend en filature, sans qu'on sache encore précisément dans quel but (le tuer pour venger son père ?).

Visuellement, les pages de Gleason sont extraordinaires, avec un niveau de détails très élevé, que l'encrage fin de Mick Gray valorise : on a le sentiment d'un croisement ambitieux mais abouti entre Bernie Wrightson, J.H. Williams III et Mike Mignola (pour les à-plats de noir très profonds, qui dévore parfois les décors). La colorisation de John Kalisz alterne les scènes traitées avec une palette nuancée et d'autres quasiment monochromes (le rouge est très présent, ce qui est logique pour une histoire sur le sang). C'est très impressionnant, d'autant plus que l'équipe tiendra ainsi tout le premier arc (soit six épisodes - la série s'étant achevé au douzième, la fin ayant été assuré par d'autres scénariste et dessinateur car Gleason a depuis retrouvé Peter J. Tomasi pour relancer Superman).

Un départ en trombe, donc. 

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