mardi 31 mai 2016

Critique 906 : ULTIMATE SPIDER-MAN, VOLUME 21 - WAR OF THE SYMBIOTES, de Brian Michael Bendis et Stuart Immonen


ULTIMATE SPIDER-MAN : WAR OF THE SYMBIOTES rassemble les épisodes 123 à 128 de la série, écrits par Brian Michael Bendis et dessinés par Stuart Immonen, publiés en 2008-2009 par Marvel Comics.
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Cette histoire se déroule chronologiquement avant Ultimate Spider-Ma, volume 19 : Death of a goblin (#112-117).

Le père de Peter Parker et de Eddie Brock Jr créérent autrefois un symbiote pour guérir le cancer mais cet organisme développa une intelligence propre et belliqueuse avant de s'emparer du corps d'Eddie Jr comme hôte.
Plus tard, le Dr Curt Connors engendra un second symbiote à partir de l'ADN de Peter Parker et de Venom, donnant naissance à Carnage. La créature tua Gwen Stacy pour en faire son hôte.
Aujourd'hui, Venom resurgit pour affronter Spider-Man dont il veut aspirer l'essence vitale pour se renforcer. Mais les compagnies Roxxon et Trask veulent mettre la main sur le symbiote à des fins militaires. La Roxxon a, dans ce but, engagé le Wildpack de la mercenaire Silver Sable afin de capturer Eddie Brock Jr qui harcèle Peter Parker. Les Ultimates interviennent et emprisonnent le symbiote et ses poursuivants; Mais la situation rebondit dramatiquement lors de l'évasion de Norman Osborn du Triskélion au cours de laquelle le clone de Gwen Stacy généré par Carnage s'échappe aussi.
La jeune fille se réfugie chez Peter Parker et affronte avec lui Eddie Brock Jr qui aspire Carnage et disparaît. Le SHIELD accepte de laisser May Parker devenir la tutrice de Gwen tandis que Eddie est finalement capturé par le mystérieux Beetle, au service d'un commanditaire de Latvérie.

Des quatre arcs narratifs qu'ils ont réalisés ensemble, La guerre des symbiotes est le plus réussi écrit par Brian Michael Bendis et dessinés par Stuart Immonen, en tout cas celui où ils se sont le plus lâchés.

L'histoire se situe dans un passé récent et fait se croiser des situations avec une parfaite fluidité (en l'occurrence l'évasion spectaculaire de Norman Osborn et le retour de Venom puis la réapparition de Gwen Stacy/Carnage). Mais surtout Bendis a construit son intrigue en brouillant le déroulement des séquences, l'articulant autour des dialogues d'Eddie Brock avec divers quidams dans un jardin public : lorsqu'on comprend qu'il les dévore tous pour assouvir l'appétit du symbiote, l'humour noir du procédé est imparable, et le dénouement du récit offre un twist que personne ne voit venir.

Mais la sophistication de l'écriture ne doit pas masquer sa formidable énergie : Bendis enchaîne les scènes d'action à toute allure et nous gratifie de grands moments, très spectaculaires et inattendus. Les multiples affrontements entre Spider-Man et Venom sont mis en scène dans un étourdissant crescendo, et la séquence où le tisseur est possédé par le symbiote est angoissante à souhait. Dans ces moments-là, la voix off ajoute à la tension et rappelle que, malgré l'humour dont le héros fait toujours preuve dans l'adversité, il s'agit surtout pour Peter Parker de ne pas céder à la panique.

L'autre grande surprise de cet arc est le retour de Gwen Stacy : c'est une audace délirante mais bien amenée, et le combat entre Carnage et Venom aboutit à une pleine page extraordinaire. C'est que, graphiquement, Immonen est aussi déchaîné que le monstre au centre de l'histoire.

Son découpage fait feu de tout bois : il réalise plusieurs pages de suite avec uniquement des doubles pages composées de plans verticaux splendides (Spider-Man tournant autour du Baxter building des FF, descendant jusqu'au manoir de Ultimates, enquêtant sur Internet dans la salle de rédaction en pleine effervescence du "Daily Bugle"), puis orchestre des bastons homériques, le tout sans se ménager sur des décors extérieurs et intérieurs très fournis ni sur l'expressivité des personnages.

On sort de ces épisodes totalement grisés par leur puissance. Il ne reste plus qu'une poignée d'épisodes (dont un Annual) pour conclure le run épique de Bendis et Immonen qui va être impacté par le crossover Ultimatum.

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