vendredi 13 mai 2016

Critique 886 : CAPTAIN AMERICA - CIVIL WAR, de Anthony et Joe Russo

 Ci-dessus : l'affiche du film.
 Ci-dessus : le poster peint par Paolo Rivera
(dommage que le studio ne l'ait pas retenu comme affiche...)

CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR est un film réalisé par Anthony et Joe Russo, sorti en salles le 27 Avril 2016. Il s'agit du treizième film produit par les Studios Marvel et du premier film de la Phase 3 de Marvel Cinematic Universe.
Le scénario est écrit par Christopher Markus et Stephen McFeely, d'après la mini-série événement écrite par Mark Millar, inspirés par les personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby. La photographie est signée Trent Opaloch. La musique est composée par Henry Jackman.
Dans les rôles principaux, on trouve : Chris Evans (Steve Rogers / Captain America), Robert Downey Jr (Tony Stark / Iron Man), Sebastian Stan (Bucky Barnes / Winter Soldier), Scarlett Johansson (Natasha Romanoff / Black Widow), Anthony Mackie (Sam Wilson / Falcon), Elizabeth Olsen (Wanda Maximoff / Scarlet Witch), Don Cheadle (James Rhodes /War Machine), Paul Bettany (Vision), Jeremy Renner (Clint Barton / Hawkeye), Paul Rudd (Scott Lang / Ant-Man), Tom Holland (Peter Parker / Spider-Man), Chadwick Boseman (T'Challa / Black Panther), Emily VanCamp (Sharon Carter), William Hurt (Général Ross), Martin Freeman (Everett Ross), Daniel Brühl (Helmut Zemo), Marisa Tomei (May Parker).
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1991. Bucky Barnes alias Winter Soldier est encore sous l'emprise des russes qui le réactive et le conditionne pour une mission. Il se lance à la poursuite d'une voiture sur laquelle il tire avant de descendre de sa moto pour achever les passagers.

De nos jours, à Lagos (Nigéria), Captain America dirige un groupe d'Avengers (Falcon, Scarlet Witch, Black Widow) pour arrêter Crossbones et son commando, sur le point de voler une arme chimique dans un laboratoire. L'opération dégénère quand Scarlet Witch, en voulant éloigner le malfrat qui veut se faire exploser, provoque la destruction d'un étage d'un immeuble, causant plusieurs morts de civils à l'intérieur. Parmi les victimes se trouvent des ressortissants du Wakanda voisin.
 Le Général Ross
(William Hurt)

De retour aux Etats-Unis, les Avengers actifs (donc avec Tony Stark/Iron Man, James Rhodes/War Machine et Vision) au complet écoutent le Général Ross, missionné par les Nations Unies, leur expliquer que leurs dernières interventions ont décidé les autorités à légiférer. En effet, les super-héros agissent en territoire étranger sans permission mais surtout infligent des dégâts matériels considérables et des morts parmi les populations - images à l'appui, ils revoient New York attaqué par Loki et les Chitauris (voir Avengers), la chute de l'héliporteur du SHIELD (voir Captain America : Winter Soldieret les ravages subis par la Sokovie contre Ultron (voir Avengers : L'ère d'Ultron). 
 De gauche à droite : Tony Stark/Iron Man, James Rhodes/War Machine,
Natasha Romanoff/Black Widow, Steve Rogers/Captain America, 
Sam Wilson/Falcon, Vision et Wanda Maximoff/Scarlet Witch
(Robert Downey Jr, Don Cheadle, Scarlett Johansson,
Chris Evans, Anthony Mackie, Paul Bettany et Elizabeth Olsen). 

L'ONU soumet donc un cahier des charges aux Avengers, encadrant leurs actions : ils ne pourront plus intervenir que sur ordre et en étant évalués en fonction de la dangerosité de leurs pouvoirs. Le débat fait rage au sein de l'équipe après le départ de Ross : certains (Iron Man, War Machine, Vision, Black Widow) acceptent ces conditions pour pouvoir continuer à protéger le monde, d'autres (Falcon, Captain America, Scarlet Witch) refusent de dépendre des intérêts politiques. Ceux qui ne voudront pas obéir aux Nations Unies savent néanmoins qu'ils seront soit hors-la-loi, soit forcés de se retirer.
 Captain America et Iron Man
(Chris Evans et Robert Downey Jr)

A Vienne, les chefs d'Etat ou leurs représentants sont réunis pour voter la loi encadrant les super-héros. Parmi eux, Black Widow fait la connaissance du roi du Wakanda, T'Chaka, et son fils, T'Challa. Celui-ci remarque des mouvements suspects dans la rue et, peu après, une camionnette explose, soufflant le bâtiment et tuant plusieurs personnes - dont T'Chaka.
Rapidement, l'enregistrement d'une caméra de vidéo-surveillance de la rue où a eu lieu l'attentat circule et permet d'identifier le terroriste : il s'agit de Bucky Barnes alias Winter Soldier ! T'Challa jure de le tuer, même si Black Widow tente de le raisonner tout comme elle essaie de dissuader Captain America de vouloir appréhender son ami avant les force spéciales lancées à ses trousses. 
Mais Steve Rogers bénéficie d'informations, transmises par l'agent Sharon Carter, et localise Bucky dans une de ses planques à Bucarest.
 Black Panther
(Chadwick Boseman)

A Bucarest, avec Falcon, Captain America essaie de stopper Bucky tout en affrontant Black Panther. Mais finalement tous se font arrêter par les forces spéciales. Black Panther se démasque alors et se révèle être le prince T'Challa.
Bucky est incarcéré et mis à la disposition d'un psychologue, le Dr Broussard, qui l'interroge : ce dernier est en réalité Helmut Zemo, ressortissant de la Sokovie, en possession d'un carnet contenant des codes stimulant le conditionnement mental du Winter Soldier. Celui-ci réussit à se libérer et prend la fuite. Il affronte et écarte ceux (Tony Stark, Sharon Carter, Natasha Romanoff et T'Challa) qui s'interposent jusqu'à atteindre un hélicoptère. Mais Steve Rogers provoque le crash de l'appareil et en profite pour exfiltrer Bucky, k.o..

L'évasion du Winter Soldier et la disparition de Captain America et Falcon tend encore plus les relations entre le Général Ross et Tony Stark : le premier veut lancer ses troupes aux trousses des fugitifs avec la permission de les tuer, le second obtient un délai de 36 heures pour raisonner Rogers, Barnes et Wilson.
Iron Man et Black Widow convoquent des renforts en appelant Vision, en recrutant Spider-Man et  en invitant Black Panther.
De son côté, Captain America obtient de Hawkeye qu'il sorte de sa retraite, que Scarlet Witch quitte Vision et que Ant-Man les rejoigne. Ils gagnent un aérodrome pour partir en Russie où Bucky pense que Helmut Zemo va aller pour réanimer d'autres super-soldats formés comme lui au sein de la "Red Room". 
 L'équipe de Captain America avec, de gauche à droite :
Falcon, Ant-Man, Hawkeye, Scarlet Witch, Captain America, Winter Soldier
(Anthony Mackie, Paul Rudd, Jeremy Renner, Elizabeth Olsen
Chris Evans, Sebastian Stan).

Mais, à l'aéroport, les Avengers dissidents sont attendus par ceux rassemblés par Iron Man. 
 L'équipe d'Iron Man avec, de gauche à droite :
Black Panther, Vision, Iron Man, Black Widow, War Machine
(Chadwick Boseman, Paul Bettany, Robert Downey Jr
Scarlett Johansson, Don Cheadle).

Stark surprend Rogers lorsque Spider-Man intervient en lui subtilisant son bouclier. Ce geste déclenche les hostilités. 
 Spider-Man
(Tom Holland)

Un affrontement spectaculaire s'ensuit entre les deux formations et personne ne retient ses coups.

In fine, pourtant, Bucky et Captain America réussissent à monter dans le quinjet des Avengers et à quitter le champ de bataille grâce à Black Widow qui empêche Black Panther de tuer le Winter Soldier.
Iron Man et War Machine les prennent en chassent mais Vision, en voulant neutraliser Falcon dans le sillage du quinjet, blesse gravement James Rhodes. Stark laisse filer Captain America et Bucky pour sauver son ami, mais sans compter en rester là.
Iron Man et War Machine

Tandis que Rogers et Barnes retrouvent la base de la "Red Room", Stark se rend dans la prison pour super-humains du RAFT, où l'accueille le Général Ross. Ici ont été placés en détention Hawkeye, Scarlet Witch, Ant-Man et Falcon. A ce dernier, en brouillant les micros du complexe pénitentiaire, Stark demande de lui communiquer la destination de Captain America et Bucky, qu promet d'aider sans violence ni prévenir les forces spéciales car il a compris que Helmut Zemo les avait tous mystifiés en usurpant l'indentité du Dr Broussard et en manipulant l'image et la personnalité du Winter Soldier.
Iron Man s'envole pour la Russi après avoir juré à Ross que Sam Wilson ne lui avait rien avoué. Mais il ne s'est pas rendu compte que Black Panther l'a pris en filature.
Captain America et Bucky

En Russie, dans la base abandonnée, Captain America, Bucky et Iron Man retrouvent les super-soldats tués par Zemo. Celui-ci a gardé sa dernière manoeuvre pour la fin : il dévoile l'identité des deux personnes tuées par le Winter Soldier en 1991, une révélation bouleversante pour Iron Man.
Le malfrat prend la fuite en laissant ses trois adversaires s'entretuer. Sur le point de se suicider maintenant qu'il a vengé sa famille, il est stoppé par Black Panther. 
Mais Zemo a réussi à briser les Avengers de l'intérieur : Captain America, laissant son bouclier à Iron Man, et Bucky s'échappent. Black Widow prend le maquis. Rhodes suit une rééducation. Les Avengers détenus au RAFT s'évadent avec l'aide de Rogers. Stark reçoit une lettre de ce dernier, lui assurant qu'il répondra toujours présent si le monde est en danger.

Deux scènes supplémentaires sont présentes durant le générique de fin :

- Bucky accepte d'être à nouveau endormi pour ne plus être manipulé mentalement. Steve Rogers a confié cette opération à T'Challa, revenu au Wakanda.

- Peter Parker, rentré à New York, auprès de sa tante May, découvre que Tony Stark a intégré à ses lance-toile un signal lumineux à l'effigie de Spider-Man et de quoi lui permettre de joindre (et d'être joint par) les Avengers. ("Spider-Man reviendra", peut-on ensuite lire.)

On pourrait facilement écrire une très longue critique après ces 2h 30 de grand spectacle au scénario exemplaire, qui font de Captain America 3 une des productions les plus abouties des studios Marvel. Revenir en détail sur les principaux "morceaux de bravoure" du film suffirait à produire un article fourni en compliments concernant l'écriture, la réalisation, l'interprétation : oui, tout cela prouve que Anthony et Joe Russo, qui avait déjà marqué les esprits avec le précédent opus consacré au Vengeur étoilé, ont brillamment pris la place laissée vacante sur le haut du podium par Joss Whedon (malgré l'inégal Avengers : L'ére d'Ultron) dans le "Marvel Cinematic Universe". Kevin Feige, le big boss des films de la firme, ne s'y est pas trompé en leur confiant les prochains longs métrages Avengers (qui formeront un diptyque).

Pourtant, la réussite de ce premier film ouvrant la 3ème Phase du "MCU" tient d'abord à sa simple maîtrise et son sens de la synthèse. Civil War s'inspire de la célèbre saga en sept épisodes écrite par Mark Millar  en 2006-2007, mais a été adapté intelligemment par le duo Christopher Markus-Stephen McFeely, déjà aux commandes du script de Winter Soldier (le précédent Captain America) : ils ont su en tirer la substantifique moelle en exploitant aussi les événements survenus dans Avengers1 et 2.

L'argument de départ est une habile conjugaison des dommages collatéraux causés antérieurement par les super-héros, non seulement sur un plan matériel mais aussi humain, et de l'issue de la mission qui ouvre l'histoire actuelle. C'est aussi efficace même si complètement différent de ce qui se passait dans la mini-série en comics il y a neuf ans. Dans les deux cas, la situation des Avengers est sérieusement et légitimement remise en question et la crise qui en découle est logique, admirablement exposée et développée. On retrouve les deux camps fédérés par Iron Man et Captain America, avec certes deux formations bien moins nombreuses que dans la saga de Mark Millar mais aussi spectaculairement et profondément agitées.

Entretemps, les studios Marvel ont commencé à initier les carrières d'autres personnages, dont il n'est pas impensable d'imaginer qu'à terme ils remplaceront les vedettes déjà au centre des films produits (soient Iron Man, Thor, Captain America). Avant de découvrir cet automne la première aventure de Dr Strange et ensuite de Black Panther, voire Black Widow et Captain Marvel, ou de retrouver Thor et les Gardiens de la Galaxie, on a fait ainsi connaissance l'an dernier avec Ant-Man et Spider-Man aura droit à un nouveau reboot (grâce à un accord enfin conclu entre Marvel et Sony, qui en détenait les droits cinématographiques exclusifs).

Civil War introduit donc Black Panther mais aussi la nouvelle version de Spider-Man. Le premier s'intègre très bien dans l'intrigue, même si ses origines seront sans doute plus complètement développées dans son propre film : avec le prince héritier du Wakanda, les scénaristes évoquent directement la provenance du métal dont est fait le bouclier de Captain America (et que Howard Stark, le père de Tony, a forgé), agrandissent la cartographie du monde selon Marvel, et offrent même un substitut très efficace à Wolverine (qui, comme tous les mutants de l'éditeur, appartient pour le cinéma à la compagnie Fox). Porté par l'interprétation charismatique et subtile de Chadwick Boseman, la Panthère Noire a fière allure.

Pour ce qui est de Spider-Man, la greffe est plus délicate : les studios Marvel ont voulu à l'évidence fêter au plus vite le retour au bercail d'un de leurs héros les plus emblématiques, mais il entre dans l'histoire avec moins de fluidité. Là, l'origine de ses pouvoirs et de la vocation secrète de justicier de Peter Parker, qui est désormais un adolescent beaucoup plus jeune que chez Sam Raimi (joué alors par l'horripilant Tobey Maguire) et Marc Webb (joué par le plus talentueux Andrew Garfield), sont mentionnées de façon très allusive. Mais une fois le tisseur en action, le plaisir est indéniable, le personnage ayant l'humour, la tchatche et l'ingéniosité de son modèle de papier, et Tom Holland l'incarne à la perfection.

Le scénario est donc, comme j'ai essayé d'en rendre compte le plus fidèlement possible dans le résumé, très riche en rebondissements, déployant un récit dense, complexe, mais impeccablement clair, dynamique. Pour les deux tiers de l'histoire, on a en vérité davantage l'impression d'assister à un film Avengers 2-bis tant les péripéties en découlent organiquement et parce que l'équipe de héros est présente. Pourtant il est indiscutable qu'il s'agit bien du troisième chapitre des aventures de Captain America car il est le personnage conducteur et Bucky Barnes/le Soldat de l'Hiver son pivot narratif. Dans le troisième et dernier acte du film, une fois les Vengeurs écartés et malgré les présences encore décisives d'Iron Man (Robert Downey Jr, plus sobre, et c'est bienvenu, que d'habitude) et (dans une moindre mesure) de Black Panther, les deux survivants de la 2nde guerre mondiale sont au premier plan.

Comme tout bon action movie qui se respecte, il faut un bon méchant : Helmut Zemo, interprété avec une rage contenue très inspirée par Daniel Brühl, est mieux que ça - c'est un vilain intéressant, dont le mobile, classique au demeurant (la vengeance), est exploité de manière très raffinée (il cause une fracture nette et durable au sein des Avengers, fragilisés dès le début par le fait que l'ONU veut désormais les encadrer). C'est plus diabolique que la tentative de conquête par Loki et les Chitauris ou le plan d'épuration de Ultron. La façon dont le script amène la révélation des victimes tués lors d'une mission en 1991 par le Winter Soldier est franchement excellente et choquante, justifiant la réaction d'Iron Man et obligeant le spectateur plutôt acquis à Captain America à réévaluer son indéfectible soutien à Bucky (et donc son refus d'être soumis à une loi sur les actions des justiciers).

A l'intérieur de cette intrigue passionnante, Markus et McFeely ont aussi réussi là où Whedon s'était pris les pieds dans Avengers 2 en parvenant à animer un casting pléthorique sans oublier personne en route, et même en précisant quelques relations, comme celle entre Vision (Paul Bettany, épatant parce qu'il semble vraiment sortir des pages de la BD) et Scarlet Witch (Elizabeth Olsen, dosant mieux ses effets pour traduire le désarroi de son personnage), ou entre Steve Rogers (Chris Evans, franchement parfait en boy-scout fidèle en toutes occasions à ses convictions, ses amis) et Sharon Carter : deux romances à la fois assez naturelles et contrariées par les circonstances). Tout en devant composer avec les présences du Faucon (irréprochable Anthony Mackie) et Black Widow (à laquelle Scarlett Johansson prête hélas ! peu de relief, mais dont les rapports avec le reste des héros s'enrichit très habilement - pour Natasha, sa position finale devient même idéale pour qu'elle ait enfin droit à son propre film maintenant), on assiste aux retours de Hawkeye (auquel Jeremy Renner donne enfin sa pleine mesure d'emmerdeur attachant) et de Ant-Man (Paul Rudd na besoin que d'une scène pour conserver son capital sympathie - et ce, sans compter la surprise jubilatoire que réserve Scott Lang aux fans des comics...).

Trois séquences, en plus du prologue déjà musclé, offrent de grands moments de baston aux spectateurs : entre un assaut incroyable façon close-combat dans un escalier à Bucarest (avec Captain America et Bucky) et le "triel" à la fin (entre Capt, Bucky et Iron Man), on a droit à une bataille ahurissante lors du face à face des deux factions d'Avengers à l'aéroport. Les frères Russo la mettent en scène avec maestria, les pouvoirs de chacun sont fabuleusement bien utilisés et représentés, le montage est à la fois nerveux et lisible, et les oppositions entre Spidey et Cap et Black Panther et Bucky sont simplement jouissives. On oublie complètement que durant ce long fight Black Widow ou Vision sont finalement bien discrets. Mais c'est incontestablement la meilleure séquence de ce genre depuis le réglement de comptes entre les Avengers et les Chitauris dans le premier film de Whedon (même si ce dernier osait des plans sans coupures encore plus impressionnants).

Tout n'est pas accompli dans ce film : ainsi, le personnage du Général Ross (William Hurt, qui se contente du minimum) est interchangeable (lié à Hulk, qui n'apparaît pas dans l'histoire, il n'a pas le charisme d'un Nick Fury, également absent - une première depuis le début du "MCU" !) et celui d'Everett Ross (Martin Freeman, transparent) est inutile. Sharon Carter demande, elle aussi, à être plus fortement définie dans l'avenir (Emily Van Camp est ravissante, mais moyennement crédible en agent de terrain). Quant au sort infligé à War Machine (que Don Cheadle joue à l'économie), il laisse au goût mitigé : il est sacrifié sans provoquer une grande émotion.

Mais ces faiblesses et réserves n'entament pas la qualité globale du film, qui bouscule vraiment le statu quo et promet beaucoup pour la suite (à laquelle se mêleront en prime de nouveaux personnages et autant d'éléments originaux accrocheurs). Encore une fois, Marvel nous en donne pour notre argent, comblant le fan, épatant l'amateur, et imposant les frères Russo comme une paire d'as : Kevin Feige peut être tranquille, sa (plus du tout) petite entreprise n'est pas prêt de connaître la crise en s'appliquant aussi bien dans ses productions.

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