vendredi 10 juillet 2015

Critique 662 : AVENGERS NOW ! #2 (Juillet 2015)

 AVENGERS NOW ! #2 :

- Superior Iron Man #3 : Odieusement supérieur (3) (Tom Taylor / Yildiray Cinar) :

Tony Stark, dont la personnalité a été altérée par un super-vilain aux pouvoirs mentaux, s'est donc établi à San Francisco où il commercialise le procédé Extremis, donnant une meilleure condition physique à ses acheteurs. Daredevil se dresse sur sa route mais Iron Man lui rend alors la vue provisoirement en espérant le raisonner...

Après les deux premiers épisodes dans le précédent numéro, la série écrite par Tom Taylor ne connaît pas d'amélioration notable : si l'idée de faire de Stark un personnage dont le caractère odieux est désormais assumé, celle de vouloir maîtriser Daredevil en lui rendant la vue n'est pas originale (Matt Murdock a déjà connu cette expérience lors de sa rencontre avec le Beyonder, à la fin des années 80, quand Denny O'Neill et David Mazzucchelli réalisaient sa série).
La situation est d'ailleurs peu et mal exploitée, et Taylor compose avec une deuxième ligne narrative (avec le jeune Abomination) aussi dénuée de relief (sans parler du rôle de Miss Hulk, bien tolérante avec ce Iron Man borderline).

Les dessins de Yildiray Cinar (encré par Ruy José et Juan Velasco) sont d'une qualité très moyenne, avec un découpage paresseux (la majorité des séquences étant représentée du point de vue de DD sans être bien maîtrisée).

Il faudrait un miracle pour que ce run, fondé sur un argument aussi médiocre, aboutisse à de meilleurs épisodes, avec une intrigue passionnante.  

- Thor #2 : La déesse du tonnerre (Jason Aaron / Russel Dauterman) :

C'est donc une femme qui est désormais digne de brandir le marteau enchanté Mjolnir et devient de facto Thor, la déesse du tonnerre. Qui est-elle, celle qui se cache derrière ce masque ? La réponse attendra car elle doit affronter Malekith allié aux géants de glace en train d'attaquer la Terre...

Jason Aaron a, sinon du génie, en tout cas une remarquable aptitude à aborder un titre avec un angle inattendu mais simple : ici, il choisit donc d'animer une déesse du tonnerre tout en dissimulant son identité. Résoudre ce mystère est déjà accrocheur. Mais le scénariste ne s'arrête pas là puisqu'il plonge son héroïne aussitôt dans le feu de l'action : la suite de scènes spectaculaires qui rythme cet épisode est d'une efficacité à toute épreuve et se clôt sur un suspense imparable.

Russell Dauterman livre une prestation un peu inégale : à des planches aux cases somptueuses en succèdent d'autres parfois plus confuses, avec des angles de vue périlleux, une lisibilité défaillante. Mais l'artiste a un talent réel et l'exprime bien dans cette aventure dont il maîtrise bien l'esthétique (qu'il s'agisse de la féminité déterminée de Thor comme de la stature imposante des géants de glace, avec des affrontements en intérieurs intenses).  

Très prometteur décidément.

- All-New Captain America #2 : Le réveil de l'Hydra (2) (Rick Remender / Stuart Immonen) :

Sam Wilson alias Captain America est dans de sales draps : il doit affronter la nouvelle Hydra dirigée par le Baron Zémo et espérer sauver de ses griffes le jeune Lucas. Contraint de laisser Ian Rogers/Nomad couvrir sa retraite, il est pourchassé par Crossbones. Mais il découvre à la fois le plan secret de l'ennemi et une alliée inattendue dans la cité de Bagalia où ils ont été téléportés...

Rick Remender accélère nettement dans ce 2ème chapitre : ponctué par une bagarre épique entre le nouveau Captain America et Crossbones, le récit se dévoile et l'intrigue s'étoffe considérablement. Les enjeux ne sont pas très originaux (ils sentent même fort le réchauffé chez Remender) mais on ne s'ennuie pas et il plane sur tout ça une incertitude quant à l'issue de la bataille qui est assez plaisante (le héros est vraiment en difficulté).
Ce qui est franchement plus agaçant reste l'emploi de la voix-off, envahissante et inutile, au point qu'elle pollue la lecture : difficile d'imaginer que Sam Wilson peut autant cogiter en se battant... Et le comble, c'est que la révélation la plus percutante intervient dans un dialogue bien plus bref et vif entre lui et Misty Knight. 

Stuart Immonen adapte visuellement ce récit avec une énergie toujours aussi folle : je ne raffole pas du trait plein de hachures qu'il a adopté pour ces épisodes (un parti-pris assumé par l'artiste, fidèle à sa manie d'adapter son style à chaque nouveau projet), mais on ne peut qu'être impressionné par ses planches où la variété des cadres, les compositions nerveuses, emportent tout sur leur passage.
Dommage que la colorisation de Marte Gracia soit aussi sombre et nuise à la lisibilité - un comble pour un storyteller de la trempe d'Immonen.

Y a du mieux : ce n'est pas parfait, mais c'est accrocheur. 

- Hulk #6-7 : L'oméga Hulk (3-4) (Gerry Duggan / Mark Bagley) :

Ne l'appelez plus Hulk ou même Bruce Banner, mais Doc Green - et il s'est fixé une mission simple : priver de leurs pouvoirs tous ceux qui ont été atteints par les rayons gamma. C'est ainsi qu'A-Bomb puis Skaar subissent des changements radicaux. Ce qui ne plaît guère aux futures cibles du colosse de jade...

Bien qu'il soit déplorable que Panini n'ait pas ajusté sa programmation pour que cette histoire démarre dès le premier numéro de la revue, il est néanmoins heureux que le scénario de Gerry Duggan soit suffisamment simple pour qu'on en intègre l'enjeu immédiatement.
Le dispositif est simple et c'est sa principale qualité car ce qui le motive est à l'évidence d'abord éditorial (se débarrasser de la tripotée de personnages liés aux rayons gamma et qui sont en fait des avatars plus ou moins inspirés, mais surtout désormais encombrants, de Hulk). Riche en action, le récit se déploie sur un rythme soutenu tout en entretenant un mystère bienvenu sur une motivation secrète du héros (qui n'agit visiblement pas seulement pour sécuriser la population) et annonce de futurs affrontements épiques (avec Red Hulk et Red She-Hulk).

Mark Bagley est le dessinateur parfait pour ce genre d'histoire et de personnages : son dessin n'a rien de génial, mais il correspond bien au cahier des charges, avec des séances de bourre-pifs tonitruantes, au pas de charge. Etonnant en vérité qu'il n'ait pas animé Hulk avant.

Bilan : même si tout n'est pas fameux dans cette revue, ce 2ème numéro est plus satisfaisant que le premier. A la lumière des récentes annonces concernant les titres de son sommaire telles qu'ils seront après la saga Secret Wars, on peut même compter sur des relaunchs très prometteurs, qui donneront encore meilleure allure aux quatre séries.  

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