lundi 11 mai 2015

Critique 615 : SPIROU N° 4021 (6 Mai 2015)


Cette semaine, c'est la série Passe-moi l'ciel de Janry et Stuf qui a les honneurs de la couverture (avec, pourtant seulement deux pages à l'intérieur, peu inspirées d'ailleurs). Le bandeau indique aussi un récit court (mais toujours aussi peu drôle) de L'Agent 212 de Cauvin et Kox. J'ai comme l'impression que ça ne va pas être un bon numéro...

J'ai (quand même) aimé :

- Dad. Heureusement que Nob est toujours là : sa série fait passer bien des pilules parfois, et le gag de cette semaine est très réussi, encore une fois. Le contraste entre la cruauté des filles et l'initiative de leur père est parfaitement illustré par des dessins, un découpage, simples mais justes.

- Animal Lecteur. Je ne parle jamais de cette production de Sergio Salma et Libon et j'ai bien tort : on ne peut pas la manquer (elle se trouve juste à côté du sommaire) et ce gag hebdomadaire en une colonne évoque de manière toujours bien sentie les affres et les joies du métier de libraire spécialisé dans la bande dessinée, dessinée par l'excellent créateur des Cavaliers de l'Apocadispe.

- Dents d'Ours : Werner (8/9). Entre passé et présent, on en apprend plus sur ce qui a conduit Werner à prendre l'identité de Max, Hannah à épouser la cause d'Hitler et les relations troubles entre elle et les deux garçons.
L'histoire (et le premier cycle, puisqu'il est acquis qu'il y aura une suite à ce triptyque) touche à sa fin (la semaine prochaine) et Yann dispose ses derniers pions au moyen de flash-backs ajoutant à l'ambiguïté de la situation. Ajoutez-y les dessins magnifiques de Henriet (qui s'essaie même au gaufrier en douze cases avec succès) et les couleurs flamboyantes d'Usagi, et si, après ça, vous n'êtes toujours pas conquis, je n'y comprends rien.

- Adeline : Retour à la campagne. Alex Lopez entraîne son héroïne au vert avec ses parents et son frère, là où elle connut son premier flirt : comme d'habitude, la tonicité de l'écriture et l'expressivité du dessin séduisent, malgré un argument minimal. 

- Boni : Claquer des doigts. Ian Fortin est devenu un de mes chouchous dans la revue : ses strips sont acidulés mais très drôles, son héros lunaire dans des situations surréalistes et son art de la chute sont une vraie merveille, comme on peut le vérifier encore avec le savoureux retour de Brigitte (comme c'est aussi le prénom de ma soeur, ça m'amuse toujours).

- Givrés ! Bon, là aussi, Amalric et Madaule ne sont pas des génies comiques, mais de temps à autre ils livrent un gag en une planche vraiment efficace : ici, ils reviennent sur la mode (stupide) du "ice bucket challenge" (qui fit le buzz l'été dernier) et c'est marrant.

- Capitaine Anchois : Le trésor du cyclope. Floris et ses pirates crétins sont un autre rendez-vous que j'apprécie : c'est délectablement con mais souvent tordant, et, mine de rien, l'auteur est également bon quand il s'adonne au récit bref (en quatre pages ici) ou au strip.

- Zizi chauve-souris. Suzie a réussi à réconcilier son mentor et sa mère : pour la remercier, elle fiche une rouste au fiancé de la mère à Suzie et lui offre un sifflet spécial. Trondheim et Bianco carburent au super ensemble (on le vérifie plus loin dans l'atelier mastondonte).

- Rob. Suite des (més)aventures sportives du robot et de Clutch : la démonstration par l'absurde de la bêtise des règles du tennis par James et Boris Mirroir est épatante, imparable.

- L'Atelier Mastodonte. Jousselin et (surtout) Bianco sont à l'oeuvre cette semaine : si le gag du premier n'est pas son meilleur, celui du second est par contre irrésistible. Jamais déçu par ce titre, même quand la cuvée n'est pas complètement top.

- Tash & Trash. Dino disserte, à sa façon, sur l'amour et la séparation : un strip parfait. 

En direct de la rédak n'avait visiblement rien de mieux à faire que donner la parole à Kox (L'agent 212). L'autre mauvaise nouvelle, c'est que la semaine prochaine, c'est Nelson qui sera à la "une"...
Les aventures d'un journal revient sur la participation de Roger Leloup (Yoko Tsuno) sur la série de gags Histoires de Schtroumpfs, que n'avait pas le temps de faire Peyo (même s'il les avait acceptés pour l'argent).

Les abonnés ont droit en bonus à un superbe poster de Henriet avec les héros (enfants) de Dents d'Ours.

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