vendredi 2 mars 2012

Critiques 313 : REVUES VF MARS 2012

Avengers 3 :

- Thor 3 : Le germe cosmique (3). Le Silver Surfer affronte (brièvement) Thor et Odin à qui il est venu réclamer l'oeuf de l'Arbre-Monde, dont Galactus pense qu'il assouvirait définitivement sa faim. Mais les asgardiens n'entendent pas obéir au dévoreur de mondes et se préparent à l'affronter. Cependant, Volstagg découvre que Broxton, sous l'influence de son prêtre, veut expulser les dieux nordiques de leur voisinage...

La première réflexion qu'on se fait en terminant ce nouvel épisode, qui se situe à la moitié de l'arc, c'est que Matt Fraction répéte ses erreurs de la série Iron Man en délayant abusivement la narration et en interrompant trop vite l'action pour préparer la suite. A peine croyait-on que Thor et le Surfeur allaient en découdre qu'Asgard décide de défier Galactus : c'est frustrant et prometteur, mais surtout irritant.
Séparèment, les deux volets de l'intrigue (comique avec Volstagg ou Loki, dramatique avec Thor et Odin) fonctionnent gentiment, mais on a le sentiment qu'à tout prendre, mieux vaudrait se concentrer sur le problème Galactus, ce qui dynamiserait le récit... Donc, on va encore patienter un mois en espérant que la prochaine sera la bonne (mais ce n'est pas évident...).

Ensuite, soyons honnête, serait-on aussi patient s'il n'y avait pas Oliver Coipel pour dessiner cela ? L'artiste livre dont l'énergie boosterait n'importe quel script, mais qui du coup souligne les faiblesses de ce dernier. Par ailleurs, si le français est solide, il n'est pas exempt de reproches et si l'on compare sa prestation avec celle de son précédent passage sur le titre (à l'époque où JMS l'écrivait), on remarque qu'il consacre moins d'efforts aux décors (pourtant les ruines d'Asgard fournissent un arrière-plan qui mériterait mieux)...
Tout ça donne une lecture efficace mais où on a l'impression que tout le monde s'économise.
*
- Captain America 3 : Rêveurs américains (3). Captain America affronte l'Améridroïde, une réplique robotique géante de lui-même, réanimée par le Baron Zémo, qui veut l'entraîner dans la dimension de Jimmy Jupiter où Bravo l'attend de pied ferme. Cette coalition va-t-elle avoir raison du super-soldat et de ses acolytes ?

Depuis le relaunch de la série, Ed Brubaker a surpris les lecteurs en injectant une bonne dose de fantastique, il confirme cette évolution en insistant sur l'autre aspect marquant, l'action. Ce nouvel épisode est riche en séquences spectaculaires où le héros et sa bande ont moins le temps de se remémorer mélancoliquement le passé que pour répondre à l'assaut de leurs adversaires. La chute laisse d'ailleurs Cap' dans une fâcheuse situation... Le résultat est en tout cas très divertissant et démontre que Brubaker sait se renouveler.

Steve McNiven, qui a déjà pris du retard pour livrer ses planches (ce qui explique que le mois prochain la série sera provisoirement suspendue en vf), produit néanmoins un travail très efficace, où son manque de dynamisme est compensé par des compositions détaillées.
*
- Les Jeunes Vengeurs 3 : La croisade des enfants (3). Concluant, bon gré mal gré (Vif-Argent contestant les déductions de son père Magnéto), que Wanda Maximoff est en Latvérie, les Jeunes Vengeurs sont divisés sur la suite à donner à leurs investigations. Wiccan prend l'initiative de poursuivre seul les recherches... Pendant ce temps, les Vengeurs sollicitent l'aide de Wonder Man, qui fut l'amant de la Sorcière Rouge...

Cette série continue de ronronner, après trois épisodes on a le sentiment que l'histoire évolue sans vraiment avancer, avec des rebondissements mollassons, des dialogues surabondants, des personnages sommairement traîtés (dont certains de manière risible, comme quand il s'agit de l'homosexualité assumée de Wiccan et Hulkling, accumulant tous les poncifs du genre). Allan Heinberg est bien le scénariste de Grey's Anatomy tant on retrouve les défauts d'écriture de la série télé dans son comic-book. Il paraît qu'à la fin de tout ça, le cours des choses sera vraiment impacté, mais en attendant, on s'ennuie.

Jim Cheung, lui aussi, avance sur un rythme de tortue, avec sa galerie de personnages qui se ressemblent tous (sexe et âge confondus), un découpage a minima... On se demande bien pourquoi il met autant de temps à livrer ses planches pour un tel résultat.
*
- Firestar et Justice : Point final. Firestar et Justice, deux anciens Vengeurs et amants, sont confrontés à un énième tour de Loki qui les confrontent à leurs doubles antérieurs, mettant en évidence les raisons de leur rupture.

En l'absence d'une 4ème série fixe, Panini comble le sommaire avec des bouche-trou depuis le début de la parution de la revue. Ce mois-ci, c'est un nouvel épisode de l'anthologie I am an Avenger qui joue ce rôle. Si ce n'est guère emballant, il faut tout de même reconnaître la qualité sympathique de ce segment, écrit par Sean McKeever, avec deux personnages popularisés durant le run de Kurt Busiek et George Pérez sur les Vengeurs. Tout ça ne mange pas de pain mais c'est mené avec assez de rythme et le dénouement est étonnamment désenchanté.

En revanche, visuellement, c'est une merveille : Mike Mayhew (qui avait dessiné l'Annual 3 de New Avengers), colorisé par Rain Breredo (le partenaire de Mike Deodato) réalise des pages superbes qui font regretter qu'il se consacre principalement à la peinture de couvertures.
*
Bilan : "Avengers" demeure une revue agrèable, mais, en dehors de Captain America, ses séries sont plus belles que vraiment palpitantes. C'est frustrant.  
  
 Marvel Heroes 14 :

- Les Vengeurs 16 : Fear Itself (4). Bucky Barnes est mort sous les coups de Sin et Steve Rogers veut venger son sidekick. Grâce à Maria Hill, il pense appréhender la fille de Crâne Rouge en Suède mais il s'agit d'un leurre...

Brian Bendis a appliqué aux épisodes annexés à Fear Itself un procédé simple et original où un personnage témoigne "face caméra" tout en dévoilant un point de vue décalé sur les évènements de la saga. Bien sûr, à force, cette méthode s'avère un brin répétitive mais a au moins le mérite de proposer une narration soulignant les sentiments d'un héros ou d'un second rôle.
Qui plus est, dans le contexte dramatique de Fear Itself, Bendis se permet quelques touches d'humour, via la psychologie de ses "acteurs" ou de réparties dont il a le secret (ici, avec une allusion aux Drôles de dames quand Maria Hill parle du trio qu'elle forme avec Sharon Carter et Victoria Hand), ce qui est appréciable à l'heure où les comics sont souvent trop sérieux.

John Romita Jr (encré par Klaus Janson, en mode minimum syndical) s'illustre dans des scènes d'action comme il les apprécie. Mais il est moins à l'aise dans les séquences témoignages, où ses personnages affichent peu d'expressivité.
*
- Loki (Journey into Mystery) 626 + 626.1 : Voyage vers l'inconnu (5) + Visions. Loki poursuit son périple au cours duquel il s'emploie à organiser une riposte alternative au Serpent : le voici de passage dans les lîmbes où il négocie avec Surtur, puis gagnant les services du Destructeur.
Puis, il interroge un conteur pour savoir ce que disent les asgardiens dans son dos afin d'essayer de comprendre pourquoi ils ne l'apprécient pas (car dans son incarnation actuelle, Loki a oublié son passé et ses méfaits antérieurs).

Kieron Gillen confirme mois après mois son exceptionnelle réussite aux commandes de cette série où Loki version ado manigance, mais cette fois pour le salut d'Asgard. Le scénario est toujours aussi inspiré, avec un soin apporté aux dialogues et la voix off  : en comparaison avec ce que produit Matt Fraction sur la série Thor, Journey into Mystery possède une indéniable avance.
L'épisode ".1", écrit par Robert Rodi, est, pour une fois, un vrai bon point d'entrée pour la série et le personnage.

Les illustrations du trio Doug Braithwaite-Ulises Arreola-Andy Troy puis de Pasqual Ferry sont de toute beauté, soulignant là encore la qualité esthétique du titre.
*
- L'Académie des Vengeurs 13 : Le Bal. Si cet épisode n'est pas désagrèable à lire, il n'en demeure pas moins que c'est très quelconque : le scénario de Christos Gage a l'avantage d'être auto-contenu mais sonne affreusement faux (écrire sur des héros ados n'est pas donné à tout le monde et Gage n'est pas Claremont, Wolfman ou Vaughan). Quant aux dessins de Sean Chen, ils restent d'une raideur assez affligeante.
Bref, zappez (et ne vous fiez pas à la bonne réputation, exagérée, de cette série).
*
Bilan : très positif - Avengers est efficace, et Loki fait toujours des étincelles. La revue se porte bien.    
 Marvel Icons 14 :

- Les Nouveaux Vengeurs (vol.2) 15 : Fear Itself (2). C'est au tour de Squirrel Girl (Ecureuillette) de passer à confesse : la nounou de la fille de Luke Cage et Jessica Jones témoigne sur son recrutement au sein des New Avengers et surtout donne son point de vue sur le début de l'attaque de New York par les troupes de Sin...

Brian Bendis a une nouvelle fois recours au procédé du "confessionnal" pour un personnage de la série alors que la saga Fear Itself bat son plein. Il donne la parole à Squirrel Girl, mais la montre surtout en action lorsqu'elle réussit, à l'entraînement, à battre Wolverine (c'est savoureux) ou quand elle regagne le manoir de l'équipe alors que les robots de Sin attaquent New York (la chute offre un cliffhanger assez prenant). On ne s'ennuie pas, mais malgré toute la sympathie que génère le personnage, on ne peut pas dire non plus qu'on soit passionné par cet épisode.

Mike Deodato a de la matière pour produire des planches explosives comme il sait si bien les faire. Il n'empêche, on voit bien que ces tie-in à un event plombent les séries plus qu'elles ne les stimulent, surtout quand Bendis est obligé de suivre des situations qu'il n'a pas initiées.
*
Et pour le reste de la revue, je vais être lapidaire parce que ce n'est vraiment pas terrible et que je ne suis pas assez motivé pour dresser un rapport précis.

- Iron Man (#507 : Fear Itself 4) m'est tombé des mains : récemment, Fraction avait réussi à injecter un peu d'energie dans son titre mais il est retombé dans ses travers - dialogues interminables, tempo absent - (qui plombe aussi Thor, bien que Coipel sauve les meubles alors que Larroca est toujours aussi insupportable).

- FF (#4-5-6 : Roulement de tambours... - Le bruit de la guerre - Deux rois) connaît lui aussi une sévère baisse régime, après un début prometteur : déjà, Steve Epting laisse sa place au dessin à Barry Kitson (toujours aussi fade) et Greg Tocchini (brouillon), ce qui n'aide pas ; ensuite Jonathan Hickman repart dans ses délires lassants à base de complots, de flash-backs, le tout sur un rythme de tortue, avec moult allusions cryptiques.
Panini a par ailleurs coupé en deux le 6ème épisode pour les besoins de la pagination (les séries US étant passées à 20 planches au lieu de 22, une revue vf de 96 pages pose un problème de contenu), ce qui ajoute à la confusion d'un récit déjà très alambiqué.
La bonne nouvelle, c'est qu'Hickman a annoncé qu'il quitterait la série en Octobre prochain aux Etats-Unis : espérons que son sucesseur redonne du nerf et du liant aux 4F, qui ont perdu leur lustre depuis le run de Waid et Wieringo...
*
Bilan : un tout petit mois - New Avengers se laisse lire, mais le reste...
Marvel Top 5 :
 
- Iron Man/Thor : Divin espace (1-4). Alors que Tony Stark participe aux travaux dans les ruines d'Asgard avec Thor, Steve Rogers demande à Iron Man de se rendre en Russie pour intervenir sur une expérience ratée. Mais il s'agit d'un piège organisé par le Maître de l'Evolution, résolu à créer de nouveaux dieux pour le XXIème siècle. Il s'est allié à Diablo, l'alchémiste, la Dynamo Pourpre et au troll Ulik, et quand Thor est attaqué par ce dernier, il va devoir s'employer avec Iron Man à contrecarrer les plans de cette association de malfaiteurs...
 
Dan Abnett et Andy Lanning, qui ont signé l'épisode 620.1 de la série Thor, retrouvent le dieu asgardien pour une team-up avec Iron Man dans ce récit complet en quatre parties. Spécialistes de la branche cosmique chez Marvel, les deux scénaristes ont imaginé une histoire pleine d'action, qui, de ce point de vue, tranche radicalement avec ce que fait Matt Fraction sur les séries avec les deux héros.
L'efficacité de la narration compense la grossiéreté de la caractérisation et un dernier acte un peu bâclé et grandiloquent, qui font passer le Maître de l'Evolution pour un crétin naïf - étonnant pour un personnage symbolisant le scientifique absolu. Tout cela ressemble parfois à un drôle de gloubiboulga, mais c'est divertissant.
 
Scot Eaton illustre ceci avec la même habileté : ce n'est pas un grand dessinateur, mais il a un style solide et complet (ses personnages sont expressifs, ses décors soignés). Le découpage est parfois sommaire (beaucoup de cases-bandes horizontales), mais cette simplicité contribue à donner du swing à l'ensemble.
*
Bilan : une revue agrèable avec un récit (vraiment) complet et distrayant. Rien d'inoubliable, mais c'est punchy. Toutefois, 96 pages pour 5,50 E, c'est limite. 
 Spider-Man 146 :

- Fear Itself  Spider-Man 3 : Le troisième jour. Alors que le Serpent et ses Dignes font régner la terreur, Spider-Man transporte une femme enceinte dans un hôpital qui est alors attaqué par la Chose possédé par le dieu asgardien...

Chris Yost et Mike McKone achèvent leur tie-in à Fear Itself avec cet épisode sans relief où le Tisseur affronte la Chose transformé en Digne par le Serpent. Une voix off envahissante et des dessins certes élégants mais manquant de dynamisme ne sauvent pas les meubles.
*
- Spider-Man 657-658 + 661 : A la mémoire de la Torche - Peter Parker : le Fantastique Spider-Man + Une journée banale. Spidey retrouve Red et Jane Richards et Ben Grimm au Baxter Building après la mort de Johnny Storm. C'est l'occasion de se rappeler quelques moments savoureux de leur passé commun, et pour le Tisseur d'intégrer la Fondation du Futur. Très rapidement, il part en mission - ce qui va susciter le doute de sa nouvelle girlfriend, Carlie Cooper... Puis, on assiste à une journée ordinaire de la vie mouvementée du Tisseur, à la fois dans ses activités de Vengeur, de membre de la FF et de justicier solitaire.

Dan Slott se frotte à l'exercice délicat de l'hommage à un personnage disparu et s'en tire avec brio, sans verser dans la sensiblerie, d'une écriture sobre, privilégiant l'humour à la mélancolie.

Chaque segment est illustré par un artiste différent : Marcos Martin (qui signe sa dernière prestation sur la série) pour le présent, Ty Templeton, Nuno Plati et Stefano Caselli pour les flashbacks. Malgré la diversité (et l'inégalité) des prestations (Martin surpassant les autres sans se forcer), le procédé est habile.

La "journée banale" est en réalité une back-up de l'épisode 661 : Slott n'utilise pas de dialogue, là encore il réussit l'exercice brillamment. 
Pour dessiner ces quelques planches, Javier Pulido est égal à lui-même, livrant un travail élégant, fluide, parfait.
*
- Spider-Man 663 : Non ! Ne me remerciez pas ! Pour boucler ce numéro au sommaire atypique, Panini nous fourgue un de ces bouche-trou de mauvaise facture dont ils ont le secret : il s'agit, là, d'une back-up de l'épisode 663, écrit par Todd Dezago en toute petite forme et dessiné par l'infâme Todd Nauck.
*
Bilan : Un bon numéro, qui vaut surtout pour l'écriture de Slott et les dessins de Martin et Pulido. J'étais revenu à cette revue juste pour ces artistes, ça a duré deux mois, c'était excellent, mais ce sera tout.

Aucun commentaire: