dimanche 22 janvier 2012

Critique 304 : RED HULK - PLANET RED HULK, de Jeff Parker, Gabriel Hardman, Carlo Pagulayan et Patrick Zircher

Red Hulk : Planet Red Hulk rassemble les épisodes 30.1 et 31 à 36 de la série, écrits par Jeff Parker et dessinés par Gabriel Hardman (#30.1, 30-33), Carlo Pagulayan (#34-35) et Patrick Zircher (#36), publiés en 2011 par Marvel Comics.
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Désormais aux ordres de Steve Rogers pour lequel il accepte des missions spéciales, le général Thaddeus "Thunderbolt" Ross alias le Hulk rouge (ou Rulk) est traqué par deux nouveaux ennemis. Le premier est son ancien bras droit, le général Reginald Fortean, qui tient Rulk pour responsable de la disparition de Ross et veut le venger. Pour semer ce poursuivant, le colosse ne peut compter que sur trois "Life Model Decoys", Annie, Gus et Chuck, qui l'accompagnent sur le terrain et tentent de déconnecter les bombes miniatures implantées dans son crâne, prêtes à exploser dès qu'il reprend forme humaine.
L'autre adversaire aux trousses de Rulk est Zero/One, alias le Dr Parul Kurinji, une scientifique qui travaillait pour Omnisapient (dont les labos ont été détruits par le colosse rouge dans l'épisode 25), et qui est devenue une créature technomorphe. Avec Jacob Feinman (un ancien collègue, grand brûlé), elle retrouve le serial killer, Black Fog, qu'elle envoie tuer Rulk. 
Après ces aventures mouvementées (et dont l'issue reste à venir), Ross est envoyé en mission dans l'espace. Il atterrit sur une planète où deux tribus sont en guerre et qu'il va pacifier de façon musclée.
Enfin, de retour sur Terre, Rulk doit affronter le géant électrique Zzzax (que Ross avait manipulé pour tuer Bruce Banner/Hulk) et le nouveau M.O.D.O.K.
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Depuis qu'il a repris le personnage créé par Jeph Loeb, Jeff Parker a redéfini le ton de sa série en conservant la prime à l'action tout en la mixant à une certaine mélancolie, fondée sur la situation même du héros. En effet, en devenant Rulk, le général Ross, qui a échoué à supprimer Bruce Banner et s'est résolu, après avoir été trahi par ceux qui l'ont transformé, à être un soldat de Steve Rogers, est devenu à son tour la cible de divers individus qui le jugent responsables de méfaits les ayant personnellement atteints. Bref, Ross vit à présent le même chemin de croix que Banner.
Après cinq premiers épisodes (on oubliera le sixième, dessiné par Ed McGuiness, qui retombait dans la farce navrante de l'époque Loeb) où il a envoyés le Hulk rouge en mission avec un chaperon (Iron Man, Thor, Namor, Rick Jones), Parker adjoint à son héros trois androïdes (les LMD Annie, Chuck et Gus) et lui inflige de nouveaux tourments, plus existentiels (les bombes dans sa tête l'obligeant à garder son apparence monstrueuse et le condamnant à être traqué par Fortean et Zero/One). Si ces nouveaux chapitres offrent encore leur lot de bagarres homériques (contre des géants de pierre, un tueur insaisissable, des aliens belliqueux, Zzzaxx et le nouveau MODOK), l'impossibilité de Rulk de se reposer (et même quand il le peut, il est assailli par des cauchemars) le mine moralement.
Cette direction narrative est très bien vue car elle donne une humanité au personnage, de la maturité au récit, et Parker réussit parfaitement à transcrire à la fois la tension, l'énergie des combats, et la lassitude qui gagne le militaire que reste Ross. La relation qui se noue et est développée par petites touches entre Annie et Rulk nuance également de manière trouble le scénario, le héros semblant vouloir protéger l'androïde comme il n'a pas pu le faire avec sa fille Betty.
Il y a donc plein de bonnes idées dans les manoeuvres de Parker, même si l'intermède Planet Red Hulk (en forme de clin d'oeil à la saga Planet Hulk de Greg Pak) est beaucoup moins réussie. En revanche, l'introduction d'Omegex (un chasseur cosmique, évoquant beaucoup le Destroyer de Thor) promet beaucoup pour la suite.
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La partie graphique n'est pas en reste puisque quatre des sept épisodes du receuil sont dessinés par l'excellent Gabriel Hardman. Son style à la fois élégant et dynamique, au découpage magistral (qu'il s'agisse de scènes calmes, où l'émotion, le suspense comme l'humour sont très bien traduits visuellement, ou d'action, avec des compositions explosives) contribue énormèment au plaisir de lire les aventures de Rulk.
Carlo Pagulayan illustre le dyptique Planet Red Hulk, avec un certain souffle, même si l'encrage de Danny Miki reste toujours aussi pénible et surchargé.
Enfin, Patrick Zircher (qui deviendra l'artiste régulier du titre, avec Elena Casagrande, après le départ d'Hardman au #42) réalise une prestation très efficace et prometteuse.
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Une nouvelle collection d'épisodes accrocheuse, qui confirme l'impression positive de la reprise de cette série par Jeff Parker.  

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