mardi 5 octobre 2010

Critique 171 : ULTIMATE X-MEN, Vol. 13 - MAGNETIC NORTH, de Brian K. Vaughan et Stuart Immonen

Ultimate X-Men Volume 13 : Magnetic North rassemble les épisodes 61 à 65 de la série, publiés par Marvel entre Juillet et Novembre 2005, écrits par Brian K. Vaughan et dessinés par Stuart Immonen.
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Emma Frost a fondé sa propre école, l'Academy of Tomorrow, et parmi ses élèves se trouvent Alex Summers (Havok, le frère cadet de Scott/Cyclops), Lorna Dane (Polaris), Jean-Paul Beaubier (Northstar), Roberto DaCosta (Sunspot), Doug Ramsey (Cypher) et Sam Guthrie (Cannonball).
Polaris est enfermée dans la prison du Triskelion (la base des Ultimates) après qu'elle ait accidentellement tué trois civils lors d'une mission de sauvetage, à cause d'un piège tendu par Mystique et Forge. Ce piège a été organisé par Magneto, détenu dans la même cellule que Lorna Dane, pour lui permettre de s'échapper.
Les élèves de Frost suivent Havok qui veut sortir sa fiancée de prison en même temps que les X-Men enquêtent sur l'affaire qui l'y a conduite. Les deux équipes vont s'affronter sur fond de rivalité entre les deux frères Summers car Scott a été le premier amant de Lorna. Mais les Ultimates comptent bien jouer les arbitres... Ce qui fait le jeu de Magneto et ses complices.
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Après leur très réussi premier arc ensemble (The most dangerous game, UXM vol. 11), et deux épisodes situés juste avant ceux-ci (Shock and awe), Brian K. Vaughan et Stuart Immonen se retrouvent pour cette nouvelle histoire, qui sera leur dernière pour la série.
Encore une fois, c'est un succès : le résultat est d'une densité et d'une efficacité redoutable qui en font une lecture jubilatoire et palpitante. Vaughan livre un script qui, sous son aspect classique (il anime des personnages qu'il n'a pas créés dans un univers déjà codifié), est d'une remarquable dextérité.
Sa gestion du casting, particulièrement abondant (pas moins de 28 personnages : les 10 X-Men et leur prof, Frost et ses 7 élèves, le trio de méchants, les 6 Ultimates et Fury, Longshot et Lady Deathstrike), est incroyablement maîtrisée : chaque personnage est identifiable, interagit intelligemment avec les autres, chaque groupe se croise sans jamais que le lecteur ne soit égaré, et tout ça sans sacrifier l'action et l'intrigue - dont le dénouement est inattendu et machiavélique.
De la même manière, son art des dialogues, drôles et subtils (comme lorsqu'il dévoile l'homosexualité de Colossus et Northstar), est la marque d'un auteur maniant ses outils en orfèvre.
C'est la preuve que dans le cadre d'un travail de commande, au sein d'un produit contraignant, si un scénariste a vraiment une voix, il peut la faire entendre sans être étouffé par le poids des franchises.
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Stuart Immonen est l'illustrateur idèal pour dessiner un script aussi accompli tout en lui apportant une vraie plus-value visuel : son découpage est toujours aussi explosif, l'expressivité de ses personnages traduit parfaitement les émotions qui les animent, et l'exercice lui a sans doute permis de se lâcher complètement pour la maxi-série Nextwave avec laquelle il a enchaînée.
C'est un kiff total quand on assiste à la réunion d'un artiste et d'un auteur qui sont vraiment sur la même longueur d'ondes et dont les talents s'additionnent pour le bonheur de la série et de ses lecteurs.
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Ah, quel pied !

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