samedi 14 août 2010

Critique 160 : SPIDER-MAN/FANTASTIC FOUR - SILVER RAGE, de Jeff Parker et Mike Weringo



Spider-Man and the Fantastic Four: Silver Rage rassemble les quatre épisodes de la mini-série publiée en 2007 par Marvel Comics, écrite par Jeff Parker et dessinée par Mike Wieringo.
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La race extra-terrestre des H'moj a choisi la Terre et ses habitants comme leurs nouvelle résidence et nouveaux hôtes... Jusqu'à ce qu''ils en aient épuisé les ressources et aillent voir ailleurs ! Mais ce projet de colonisation est contrarié par quelques héros, dont Spider-Man prévenu par l'Homme Impossible et les 4 Fantastiques qui décident de s'allier au Tisseur pour l'occasion...
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Silver Rage est une version "light" d'un grand classique Marvel : l'opposition entre le dévoreur de mondes Galactus et les FF. Mais l'option prise par Jeff Parker est de tourner cela en dérision pour nous offrir un divertissement rafraîchissant et entraînant : cela nous est confirmé dès la première scène où on voit apparaître le Surfeur d'Argent... Avant de comprendre qu'il s'agit de l'Homme Impossible. Ce détournement est l'amorce parfaite pour un récit dynamique qui a le bon goût de ne jamais se prendre au sérieux tout en ne se moquant pas du lecteur, grâce à une réalisation soignée.
Jeff Parker nous donne tout ce que l'on peut attendre d'une histoire réunissant Spidey et les FF. Vous voulez voir Ben Grimm râler et cogner dans la foulée ? Pas de problème ! Spider-Man et Johnny Storm se châmailler ? Vous serez servis ! Reed Richards résoudre le problème dans son coin ? C'est ici que ça se passe ! Sue Storm-Richards s'employer à diriger tout ce beau monde avec sagesse mais autorité ? Ne cherchez plus !
On pourrait juste déplorer que cela soit convenu et prévisible, mais ne boudons pas notre plaisir : conçue et réalisée après le dramatique Civil War (dont le succès a quelque peu éclipsé cette production plus modeste et à la tonalité radicalement différente), cette histoire offre une alternative efficace. En outre, s'il séduit le fan, ce récit peut aussi être lu par les profanes sans les égarer car il n'est pas encombré de références à la continuité.
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Les illustrations sont l'oeuvre de Mike Weiringo dont ce fut le dernier travail : mort prématurèment à 44 ans d'une crise cardiaque, on ne peut imaginer meilleur artiste que lui pour cette série. "Ringo" possédait un style unique, mixant avec grâce réalisme des anatomies, des proportions, des expressions, et fantaisie dans le dynamisme du découpage et des poses. Son trait était d'une magnifique élégance, fluide et clair comme le maître de l'animation Wolfgang Reitherman (Le Livre de la Jungle de Disney). L'encrage de Wade Von Grawbadger (avec Andy Lanning sur l'épisode 2), qui collabore avec Stuart Immonen, est celui qui lui convenait à la perfection.
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S'il y a finalement peu à dire sur cette bande dessinée, c'est parce qu'elle se suffit à elle-même : elle n'a pas besoin d'être défendue car elle séduira n'importe qui par son tempo, sa bonne humeur, son charme irrésistible, sa modestie. C'est une lecture rapide et amusante vers laquelle on peut revenir quand on est un peu las des récits plus sombres que Marvel comme DC nous servent abondamment.

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