mercredi 3 juin 2009

Critiques 54 : Revues Marvel VF Juin 2009


ULTIMATE SPIDER-MAN 67 :
- Ultimate Spider-Man 127 & 128 : Nous voici arrivés au terme de l'arc de La Guerre des Symbiotes, et ce final ne déçoit pas.
Comme vous le savez (si vous suivez cette série jubilatoire), Eddie Brock a refait surface et Venom avec lui, mais le monstrueux symbiote attire les convoitises : Silver Sable et son gang et le SHIELD, avec les Ultimates, sont à ses trousses. Nous allons découvrir ce que dissimulait ce retour dans les deux épisodes du mois.D'abord, on assiste à la résurrection inattendue d'un personnage proche de Parker,Gwen Stacy, qui va jouer un rôle déterminant dans cette conclusion : cela nous ramène en vérité quelques semaines plus tôt, lorsque Norman Osborn, le super-bouffon, s'échappa du Triskelion (voir l'arc La Mort d'un Bouffon) et cette évasion n'a pas que profité à lui...
Spidey a cherché de l'aide après qu'Eddie Brock l'ait initialement fait chanter, menaçant de révèler sa double identité s'il ne récupérait pas pour lui le symbiote. Ce qu'ignorait le tisseur, c'est que l'affaire des symbiotes impliquait un de ses proches et finirait, comme on le voit ici, par transformer Brock/Venom en une créature encore plus redoutable - et qu'il n'arrivera pas à capturer !
Et le mystérieux Beetle dans tout ça ? Nous apprenons à la toute fin de ce récit qu'il est en vérité l'agent d'une puissance étrangère, convoitant également Venom...
Bendis fait feu de tout bois pour boucler cette intrigue imprévisible : sa narration est diaboliquement efficace, avec des flash-backs qui donnent une perspective surprenante à toute la saga. Le retour de Brock, le dilemme auquel il confronte Parker, la réapparition enragée de Venom, l'implication de la Roxxon Company et de Trask Industries plus l'emploi de Silver Sable : tout s'imbrique pour former un ensemble aussi cauchemardesque que cela était précédemment suggéré. Et la révèlation finale du rôle de Beetle ne manque ni de stupéfier ni de malice...
Peut-être le scénariste abuse-t-il un peu de la voix-off, mais le brio avec lequel il réussit à nous pièger reste quand même exemplaire et prouve, que dans la configuration d'une série avec un héros solo, il affiche une dextérité incomparablement meilleure qu'avec les titres où il anime des groupes.
Quant à Immonen ? Chacune de ses livraisons laisse le lecteur dans l'expectative : pourra-t-il faire encore mieux, plus fort, que le mois précédent ? La réponse est encore positive : ne nous répétons pas en louant son prodigieux sens du rythme, qui ne donne aucun répit, ni son art pour donner vie et expressivité à ses personnages.
Mais comment ne pas être ébloui dès la planche 13 par cette succession de vignettes verticales s'enchaînant sur trois doubles-pages fantastiques ? L'action se morcèle et se fludifie alors d'une manière insensée et virtuose, à grands coups de plongées grand angle puis de travellings latéraux. L'effet produit est tout simplement bluffant : si vous voulez voir comment un immense dessinateur transcende, sublime le texte qu'on lui confie, lisez, étudiez les découpages d'Immonen - c'est une leçon sans cesse renouvelée !
Grand. Très grand. Excellent : A+, donc !

MARVEL HEROES 20 :

- Les Puissants Vengeurs 17 : Secret Invasion - Henry Pym & Dum Dum Dugan. Où l'on apprend que le skrull figurant Hank Pym n'a pas cru au succès de l'invasion, et que, disons (sans en dire trop non plus), ça s'est pas super-bien passé pour lui...

... Et on l'on apprend ce qu'en vérité on sait déjà : que les Mighty Avengers restent un désespérant ratage. Si on fait le bilan de ce titre, honnêtement, qu'est-ce que ça vaut depuis 17 épisodes ? Vraiment pas grand'chose : quelques bons dessinateurs sont passés (Cho, Maleev), d'autres auraient dû s'en dispenser (Bagley) et maintenant on doit supporter ce pauvre Koi Pham, qui n'est pas épouvantable mais quand même très mauvais (encré qui plus est par Danny Miki + Andy Lanning : oui, ils se sont mis à deux pour ça !)...

Quant à Bendis, il fait du remplissage, alignant des épisodes comme d'autres enfilent des perles : à dire vrai, ça pourrait être écrit par le stagiaire qui apporte le café... C'est vide, creux, inintéressant. Comparer ce volet des Puissants Vengeurs à celui des Nouveaux Vengeurs dans le n° de ce mois de Marvel Icons a quelque chose d'accablant.

Quelle note donner à ça ? Je ne le sais même pas. J'avoue : je suis dépassé.

- Les Vengeurs : L'initiative 16 - N... les skrulls ! On continue dans le très haut niveau avec ce nouvel effort du tandem Slott-Gage. Contre toute attente, c'est presque bon. Presque seulement...
3-D Man rencontre les Kreveurs de skrulls (la skrull kill krew) et va donc crever quelques skrulls. Et puis... Ben, c'est tout !
La seule garantie de cette série, c'est qu'on ne risque pas la congestion cérèbrale en la lisant. On s'interroge presque : y a-t-il un concours avec le Hulk de Loeb pour la série la plus con du moment ? La lutte va être serrée... Mais bon, si on est fatigué, ça peut passer : c'est tellement bête que c'en devient presque drôle.
Comme il est presque drôle de s'avouer que c'est presqu'agréable de retrouver Caselli aux dessins, après avoir subi Uy ou Talibao. Attention toutefois, pas de malentendu : le résultat est toujours assez pathétique, mais lisible.

Aussi (vite) lu qu'oublié. Mais, lâchement, je ne noterai pas non plus.

Et soudain, deux miracles !

- Thor 11. Loués soint JMS et Coipel pour sauver cette revue du naufrage total annoncé ! Merci, messieurs, merci !Tandis que Loki continue de semer le trouble chez Balder, et que les Asgardiens s'ennuient ferme au point de se battre entre eux et qu'un drame survient, Don Blake retrouve Jane Foster, après un premier rendez-vous qui s'était mal passé.C'est ensuite l'occasion, comme on commémore le premier anniversaire de la mort de Captain America, pour Thor d'aller se recueillir devant le mémorial de son ancien partenaire...De retour à Asgard, cependant, le dieu du tonnerre comprend qu'une discussion s'impose avec Balder à propos de leurs sujets...
Fantastique épisode ! Rien que pour la scène, extraordinaire, où Thor invoque l'esprit de Captain America, sa lecture s'impose : en quelques pages, le temps d'un dialogue écrit avec une finesse dont peu sont capables, JMS a réussi à livrer un moment d'anthologie, poignant, intense, poétique, vibrant. C'est le genre de passage grâce auquel on se rappelle pourquoi on aime les comics, les super-héros, leur improbabilité miraculeuse.

Et lorsqu'on dispose d'un artiste du calibre de Coipel, donnant la pleine mesure de son immense talent, le plaisir est complet. Voilà pourquoi Thor est une série unique : parce qu'elle déjoue nos attentes (grosse baston divine, spectacle gratuit et déjà vu...) pour nous offrir autre chose, de bien plus atypique, original, touchant, merveilleux.Un petit classique !

Et la note maximale : A+.

- Hulk : Imbattable. L'autre excellente surprise du mois, c'est l'absence de Loeb et McGuiness pour un épisode inattendu du géant vert où la vraie vedette est... La rousse Thundra !L'affrontement entre le colosse d'émeraude et la guerrière du futur sert de prétexte à une réflexion bien troussée sur la condition féminine, la guerre et la descendance.
Ecrit par Jeff Parker, l'épisode est mené sur un rythme soutenu grâce à une action à la fois spectaculaire et sobre. La chute est habile tout comme l'argument astucieux. une vraie pépite comparée au monument de bêtise et de lourdeur habituellement ouvragé par Loeb.

Graphiquement, Mitch Breitweiser livre comme toujours une excellente copie, avec un dessin à la fois nerveux et élégant, un sens du découpage vif et juste, bref autant d'éléments qui posent la question : pourquoi n'est-ce pas un artiste aussi émérite que lui qui illustre, par exemple, Les Puissants Vengeurs ?

En tout cas, c'est un interlude tout à fait recommandé : A+, là aussi !

Bilan partagé, donc : le pire y côtoie le meilleur. Thor survole quand même les débats !... Mais comme ni JMS ni Coipel ne sont au programm le mois prochain, je sais déjà que je vais économiser 4,60 E...

MARVEL ICONS 50 :

- Les Nouveaux Vengeurs 44 : L'Empire (5). Et si les Illuminati avaient pressenti l'invasion skrull ? C'est sur cette idée que l'épisode repose et nous balade pendant une bonne moitié... Avant qu'on ne comprenne qu'il s'agit d'une belle manipulation, et que les méchants aliens verts aux oreilles pointues ont su se rendre indétectables grâce à une idée de Red Richards. Damned !

Peut-être que d'autres, plus malins que moi, auront deviné le pot-aux-roses avant le coup de théâtre situé au milieu de ce nouveau chapitre sur les coulisses de l'invasion, mais, pour ma part, j'ai été joué par Bendis ! Le scénariste nous rappelle combien il peut être inspiré et habile quand il le souhaite (et quand il s'en donne la peine !). Après tout dépend si on apprécie ou non de se faire rouler dans la farine, mais si c'est le cas, ici, c'est un régal.
Billy Tan, encré (plutôt bien, à mon goût) par Matt Banning, est également en forme : son découpage alterne des plans larges et d'autres plus serrés qui donnent du rythme au récit. Et quand il nous sert une double-page, son impact est efficace car ce qui a précédé et ce qui suit est justement plus sobre.
Un bon cru, donc, ce mois-ci : ça mérite un A +.

- L'invincible Iron Man 4 : Les 5 cauchemars (4). Inutile d'être méchant : je me contenterai donc juste de dire que je n'accroche toujours pas à cette série. Le scénario de Fraction est d'un ennui total. Les "dessins" (lourdement coloriés) de Larroca sont une véritable épreuve.
Je passe, sans noter.

- Captain America 40 : L'homme qui a acheté l'Amérique (4). Cette série est en revanche l'antidote parfait à celle qui la précéde. Cette saga est toujours aussi remarquable, à tous les niveaux.
Bucky affronte Captain America - ou plutôt celui que Crâne Rouge, Faustus et Arnim Zola ont affublé du nom et du costume du justicier. La lutte est âpre et indécise, mais surtout prétexte à une dérangeante remise en question identitaire pour les deux adversaires. Pendant ce temps, Sharon tente de s'évader de l'antre de Crâne Rouge en prenant Sin en otage, jusqu'à ce que cette dernière se rebiffe...

Brubaker est prodigieux : cet épisode riche en action transcende l'exercice attendu de la baston pour exposer les doutes qui hantent les protagonistes. Alternant la bataille entre Bucky et celui qui porte les couleurs de son mentor décédé avec la tentative désespérée de Sharon de recouvrer sa liberté, il imprime une tension maximale à son récit... Et le clôt sur un cliffhanger angoissant à souhait.
Epting accomplit lui aussi un travail fabuleux, chorégraphiant les combats avec une fluidité qui n'a d'égale que sa beauté plastique. Frank d'Armata est aussi bon ici qu'il est insupportable sur Iron Man.
Aussi beau que bon : A+ !

- Fantastic four 560 : La mort de la femme invisible (3). C'est l'heure des révèlations et tout l'arc s'en trouve fortifié, servi en outre par des illustrations renversantes.
Les Nouveaux Défenseurs dévoilent leurs origines et leur objectif : venus du futur, ayant eu raison de Galactus au prix d'un sacrifice aussi considérable que la mission qu'ils se sont assignés, ils suscitent autant d'incrédulité chez Johnny Storm que de rage chez Fatalis. Pendant ce temps, l'énigmatique nounou, Tabitha Deneuve, tombe le masque en surprenant radicalement Red Richards, Ben Grimm et surtout Jane...

Millar signe sans doute son meilleur épisode depuis qu'il a pris les commandes de la série, tirant quelques cartouches vraiment sidérantes et qui donne une toute autre dimension, un tout autre intérêt à cet arc. La machine s'emballe, sans nous égarer ni trop précipiter les évènements : c'est captivant, prenant, et on se demande comment le scénariste va conclure cette histoire.
Hitch donne lui aussi le meilleur de lui-même, en nous gratifiant d'images spectaculaires et incroyablement soignées comme aux grandes heures des Ultimates, mais aussi en jouant avec les cadrages, façon "split-screen", décomposant une même image en plusieurs vignettes pour mieux en optimiser les effets. Magnifique !
C'est une grande cuvée, dîtes donc : encore un A+ !

Bilan des courses : quasi-sans faute... Dommage que Fraction et Larroca soient là pour gâcher la fête.


WOLVERINE 185 :

- Wolverine 168 - Old man Logan 3. La saga futuriste du griffu et de son copain archer continue... Et encore une fois, c'est éblouissant !A la fin du précédent épisode, on apprenait deux choses : Hawkeye avait une fille et celle-ci vient d'être capturée par le Caïd. Clint Barton convainc donc Logan de l'accompagner pour aller la libérer... Mais Wolverine ne veut toujours pas se battre... Et le Kingpin de demain n'est pas celui qu'on croit...

Millar est en pleine forme et le plaisir qu'il prend à nous entraîner dans son récit est manifeste... Et communicatif. Encore une fois, il parsème l'épisode de symboles mémorables, comme ce médaillon des X-Men que reçoit Logan des mains d'un Ultron transformé en père de famille (!), ou ce village enfoui par l'Homme-Taupe, ou ce stade de Salt Lake City transformé en arène (pour une scène de dévoration incroyablement sanglante).L'action culmine avec le raid de Wolvie et Hawkye sur la prison où est retenue la fille de ce dernier. Et le dénouement laisse entrevoir une suite percutante.
Graphiquement, McNiven est tout bonnement à un niveau exceptionnel : le luxe de détails de chacun de ses dessins explique le retard qu'a pris la série lors de sa parution américaine. Tout scénariste ne peut qu'être jaloux quand on voit le talent des illustrateurs que s'offre Millar, mais on peut aussi mesurer l'extase que doit ressentir un auteur lorsqu'il dispose de collaborateurs capables de produire des pages comme celles de McNiven.
Vraiment impressionnant : ça mérite, sans problème, un A+.

- Wolverine : Origins 27 - Né sous X (2). Bon... Ben... Comment dire ?...Oh, et puis non !

Vivement le mois prochain pour savoir ce que va nous réserver ce vieux Logan !


SECRET INVASION 5/8 :

- Secret Invasion 5 : Après avoir surgi comme un boulet de canon à la montagne des Thunderbolts, Captain Marvel en repart quasi-aussitôt, troublé par les questions sur son identité et son rôle que lui a posé Norman Osborn.
Au même moment, Nick Fury, ses Secret Warriors et les Jeunes Vengeurs découvrent une communication vidéo planétaire des envahisseurs, apparemment décidé à soigner l'humanité - qu'elle le veuille ou non !
Dans l'espace, l'agent Brand du Sword s'est inflitré dans un vaisseau skrull et fait un carton pour libérer Red Richards. Le chef des FF décide vite d'un moyen de riposter...
Dans le triangle des Bermudes, l'héliporteur du SHIELD aux mains des vilains bonhommes verts explose après que Maria Hill se soit fait la belle, en sacrifiant sa réplique LMD - en voilà une qui a écouté Nick Fury quand il l'a prévenue que quelque chose de louche se préparait (dans "Les Puissants Vengeurs").
En Terre Sauvage (toujours sans Frédéric Lopez...), Clint Barton va découvrir que Mockingbird s'est bien fichue de lui. Red Richards et l'agent Brand rejoignent les Vengeurs qui vont rejoindre New York pour tirer les oreilles pointues à leurs visiteurs indélicats...

Après le coup de moins bien du mois passé, la saga reprend son souffle, mais sans renouer avec le tempo survolté de son démarrage. La résistance s'organise lentement, Red Richards semble prendre les commandes tandis que Nick Fury mesure avec effarement l'ampleur de l'évasion.
Bendis est un peu sur pilote automatique : la multiplicité des points de vue n'aide pas vraiment à redynamiser l'ensemble, mais si cela reste plaisant à lire.
Yu, lui, déçoit : pas vraiment de "morceaux de bravoure" à se mettre sous la dent, un découpage sans invention... Et, pour une fois, l'encrage de Moralès paraît trop "plaqué", rigidifie trop les dessins. L'artiste va-t-il rebondir le mois prochain avec les interventions attendues de Thor et Captain America ?
Un petit B-.

- Secret Invasion : Ligne de front 2 - Si tu veux vivre, fuis. Le titre a valeur d'avertissement pour le lecteur : si tu ne veux pas t'infliger une vingtaine de pages mal écrites, mochement dessinées, et juste là pour meubler la revue, fuis !
Je ne note pas ça, sinon on va sombrer dans les profondeurs alphanumériques...

Bilan : un numéro frustrant. Va falloir que ça pète davantage le mois prochain !

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