jeudi 9 avril 2009

critique 21 : CIVIL WAR, de Mark Millar et Steve McNiven



Cette saga compte sept chapitres, scénarisés par Mark Millar et dessinés par Steve McNiven.
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La série débute avec la promulgation d'une nouvelle loi, le Super-Human Registration Act (Loi de recensement des surhommes), qui impose à tous les justiciers et malfrats masqués et possédant ou non des pouvoirs de se faire connaître auprès des autorités dans le but d'encadrer et contrôler leurs activités.
Les héros se divisent alors en deux clans : ceux qui sont favorables à la loi et s'y plient par conviction ou pour obtenir une amnistie (dans le cas des super-vilains), et ceux qui la refusent parce qu'elle entrave les libertés individuelles ou menace la sécurité de leurs proches. Chacun des deux groupes se rallie derrière un super-héros emblématique, Iron Man, qui encourage l'enregistrement, et Captain America, qui s'y oppose.
Les deux communautés vont se déchirer jusqu'à un combat titanesque dans les rues de New York.
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Cette saga a connu un impact considérable dès sa sortie et qui n'a pas flêchi jusqu'à son dénouement retentissant. Deux évènements ont contribué à sa renommée: la révélation de l'identité secrète de Spider-Man et la mort de Captain America.
Mark Millar avait initialement planifié douze épisodes pour explorer tous les ressorts de cette histoire, mais Marvel a préféré une version plus condensée pour ne pas "bloquer" toutes les séries concernées par l'intrigue trop longtemps. Ainsi, quelques éléments durent être sacrifiés : le retour de Captain Marvel est tout juste mentionné et celui de Thor fut reporté. Cette "réduction" narrative se ressent aussi parfois dans le déroulement des faits et quelques séquences ne prennent leur réel mesure que si on a lu certains titres sortis au même moment (comme la rebellion de Spider-Man et son affrontement contre Iron Man).
Mais ces réserves ne doivent pas masquer la réussite de l'entreprise qui reste une machine très bien huilée, menée sur un rythme soutenu et avec un ton assez acide, et même amer sur la fin. Millar y démontre tout son savoir-faire, visiblement inspiré par ce pilonnage de l'univers Marvel.
Le scénariste a cependant du mal à dissimuler sa préférence pour le camp des résistants, campant un Captain America animé par une rage désespérée face à un Iron Man prêt à tout pour mater les dissidents. Les deux points de vue sont équitablement exposés, mais l'option sécuritaire de cette loi suscite une méfiance instinctive - méfiance confirmée depuis et qui va aboutir, avec le terme de Secret Invasion, à un nouveau statu quo inquiètant...
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Steve McNiven, comme Olivier Coipel avec House of M, a eu l'occasion avec cet "event" de se faire une vraie place au soleil. Même s'il a eu du mal à tenir ses délais (mais Marvel a eu l'intelligence de ne pas le remplacer en cours de route), le résultat mérite toute notre indulgence : il livre des planches magnifiques, qui nous en mettent plein la vue.
Encré avec finesse par Dexter Vines, il bénéficie en plus d'une mise en couleur de grande classe par Morry Hollowell.
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Maintenant, vous savez l'essentiel pour mieux apprécier la situation des super-héros chez Marvel dont cette saga est l'indiscutable pivot. Un sommet dans le genre et une étape cruciale !

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